Avez-vous déjà songé à la Colombie pour votre prochain voyage moto aventure ?.
Nous l’avons traversé en 3 semaines lors de notre TRANSAM2011 avec notre moto BMW 1200 GS.
Après plusieurs mois passés à découvrir le Canada puis les USA, le Mexique et l’Amérique Centrale, nous avons enfin posé nos roues sur le continent Sud-américain. Quatre jours de traversée sur un grand voilier, entre Panama et Colombie car il n’existe pas de liaison terrestre entre ces deux pays.
Comme pour le Mexique tout le monde nous déconseillait de nous attarder en Colombie, trop dangereux…Mais comme pour le Mexique nous sommes tombés immédiatement sous le charme des paysages luxuriants et de l’hospitalité des colombiens.
Il faut passer outre les poncifs qui perdurent sur ce pays tout en contrastes. N’oublions pas que Pablo Escobar est mort en 1993 que les cartels sont démantelés, que le gouvernement subventionne les paysans afin qu’ils remplacent la culture de la coca par celle du cacao et met un point d’honneur à sécuriser le pays. La présence militaire, est d’ailleurs très présente tout le long des principaux axes routiers. Debout devant leurs casemates en sacs de sable, les jeunes soldats en tenue de camouflage ont souvent le visage peint, des banderoles « Feliz viaje » flottant au dessus de leur tête. S’ils lèvent le pouce en l’air ce n’est pas pour faire du stop, mais pour vous signifier que tout est OK.
Nous avons abordé la Colombie par sa façade Caraïbes, en débarquant à Cartagena de Indias fabuleuse ville coloniale classée UNESCO. La fête de l’Independencia qui dure une semaine, met la ville en effervescence. Banderoles, drapeaux et compositions multicolores habillent les façades aux couleurs acidulées et fleuries. La musique s’invite partout, jusque tard dans la nuit dans le Centro Historico.
Ce premier contact tout en chaleur et en convivialité nous pousse à nous attarder un peu plus que prévu et nous décidons de découvrir la Zona Cafetera située dans la partie andine de la Colombie formée par les provinces du Quindio, Risaralda et Caldas.
Une courte escale à Medellin, ville universitaire et industrielle, où il fait bon flâner sur la Plaza Botero en admirant une vingtaine d’œuvres de l’artiste, natif de la ville, ou bien grimper au sommet du Cerro Nutibara, une colline située en plein cœur de la ville et qui offre un panorama à 360° qui coupe le souffle.
Nous nous laissons tenter par un après-midi farniente aux Thermes Balneario de Santa Rosa de Cabal. L’endroit est charmant, et peu fréquenté à cette période de l’année. La température extérieure est assez fraîche, mais la végétation généreuse, en témoignent les extraordinaires fougères arborescentes de plusieurs mètres de haut. La source d’eau thermale tombe en cascade dans des piscines à 37°. L’occasion de se relaxer et discuter avec des colombiens heureux de savoir que nous apprécions le charme de leur pays.
La région du café est un endroit magique, loin du tumulte de Cali et de Medellin, une région montagneuse dans un écrin de velours allant du vert sombre au plus clair, résultat du mariage d’intérêt entre caféiers et bananiers, où les riches maisons de propriétaires appelées « fincas » ajoutent une touche carmin à cette palette de peintre.
Le contraste est fort avec les bidonvilles du bord des routes. Des familles habitent de fragiles cabanes en bâches rafistolées et claquant au vent, maintenues par des planches, de tous petits enfants jouent à moins d’un mètre de la route, où passent des camions pétaradant roulant à tombeaux ouverts.
Et puis nous arrivons enfin dans le petit bourg de Salento, au cœur de la région du café. Le village est ravissant, et les nombreuses échoppes d’objets artisanaux rappellent l’attrait touristique de la région. Les ruelles sont bordées de maisons blanches très basses, aux portes et boiseries peintes de couleurs vives. La vie est tranquille. Les hommes jouent au billard, d’autres discutent, assis sur le pas des maisons.
Au milieu de la place principale sont garées les jeep Willis utilisées par les propriétaires des plantations pour transporter sacs de café, régimes de bananes et même des touristes curieux de visiter les fincas. Certaines travaillent encore à l’ancienne comme El Finca de Don Elias que nous avons visitée et qui produit un café bio. L’occasion pour nous d’en savoir un peu plus sur le « p’tit noir ».
Les caféiers sont plantés à l’ombre des bananiers. Les grains verts de la taille d’une petite noisette, poussent en grappes autour de la tige. Ils murissent, deviennent rouge et sont récoltés à la main, passent à la moulinette qui fracasse la bogue et libère le grain, et sont ensuite étalés sur des dalles de ciment pour sécher au soleil à l’abri de la pluie pendant deux à quatre semaine. Une fois torréfié et moulu, place à la dégustation !
Mais Salento est également la porte d’entrée de la vallée de Cocora qui abrite des palmiers cire pouvant atteindre 70 mètres de hauteur et qui ne poussent nulle part ailleurs. Pour y accéder, on vous conseille un fabuleux trek d’environ 5 heures à travers des prairies grasses où l’on croise des paysans et leurs mulets chargés de bois ou de bidons cheminant sur des sentiers ravinés. En quittant les pâturages, on s’enfonce dans la jungle. Ponts suspendus, lianes enchevêtrées, chemins escarpés et glissant ou le pas des mules est plus assuré que le notre, nous arrivons dans une petite ferme tenue par un vieux couple haut en couleur. Pour quelques pesos, on se régale d’un chocolat à l’eau ou d’un soda. Assis sur un banc le temps de reprendre son souffle, nous observons, amusés, le vol stationnaire de dizaines de colibris au plumage métallisé.
L’ascension continue jusqu’à 2860 m et soudain la récompense, on émerge au sommet de la colline, le spectacle est saisissant de beauté, à perte de vue la vallée de Cocora s’étend sous nos yeux. Une brume voile et dévoile les majestueux palmiers cire dressés sur les collines recouvertes d’un épais tapis vert tendre. Nous sommes seuls, enveloppés par un silence humide à contempler une extraordinaire vallée que l’on pourrait croire oubliée.
Un bel endroit authentique et préservé, qui donne envie de prolonger son séjour, loin des vagues touristiques bruyantes et empressées.
Si vous souhaitez découvrir la Colombie à moto en voyage guidé ou en formule Liberté nous vous recommandons notre ami et partenaire Mike THOMSEN de Motolombia.
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